interview psst mademoiselle x gayance : partie 1

En Janvier, on a vu apparaitre sur facebook un évènement intitulé "Psst Mademoiselle #1 BLU SAMU x Fatoosan x Young Mocro" qui se passait le 1er février dans le sous-sol du Kumiko. Faute de timing, on a pas pu y aller mais c'est quelques mois plus tard dans cette même cave qu'on a découvert la voix mielleuse d'Ana Diaz. Un peu un avant, on avait vu le duo de Sweats dont en entendait beaucoup parler à l'époque, et qui avait rempli cette fameuse cave d'un des bars les plus branchés du centre de Bruxelles. Bref, 4 sessions au Kumiko plus tard, Psst Mademoiselle déménage en extérieur alors que le soleil brille à Bruxelles : cet été, c'est au Parc Royale qu'on a croisé les sessions. Et maintenant, c'est au Beursschouwburg qu'ils ont posé leurs valises pour quelques sessions. Désormais devenu un évènement incontournable de la vie nocturne Bruxelloise, on a rencontré Souria et Lukas, le duo derrière Psst Mademoiselle qui met depuis plus de 6 mois maintenant les artistes féminines belges à l'honneur chaque mois

Le duo était venu accompagné de Gayance, une incroyable dj Montréalaise qu'on a également eu la chance d'interviewer cet après-midi là (mais ça sortira plus tard car notre échange mérite un article entier).

Miss Angel lors de la 9e session psst mademoiselle au Beurs



Vous pouvez expliquer dans vos propres mots ce qu’est Psst mademoiselle ?

Souria : On a lancé ça au mois de février cette année, et le but c'est de mettre en avant la scène musicale féminine par des sessions live et des dj sets, avec notamment Gayance. On a fait quelques soirées aussi, et on essaie d’être éclectique un maximum au niveau du style, de prendre ce qui nous plait et nous touche.

Comment vous vous êtes réunis pour faire psst mademoiselle ?

Lukas : On se connait depuis longtemps mais pas bien, je bossais dans la musique mais dans la scène électro, j’ai voulu sortir de ce milieu et ça a été vers des concert plus personnels alors que les soirées étaient plutôt impersonnelles. Je voulais faire des concerts où les gens se réunissent pour voir le même artiste, le même son. Et après on était simplement au Belga (un café à Bruxelles) à 2 et elle a dit qu’elle voulait créer une soirée concert dédiée aux femmes et moi je lui ai dit que j’étais partant de suivre le projet.

Du coup, l’idée de mettre en avant les femmes ça vient plus d’un choix passionné par que t’es (Souria) une femme ou ça vient d’un choix plus entrepreneurial, vu que ça devient la mode de mettre en avant les femmes ?

S : Je l’ai fait parce que je suis journaliste aussi, j’ai fait beaucoup d'interviews dans le domaine musical et une thématique qui revient souvent c’est la disparité, le manque d’égalité. C’est une thématique que j'ai beaucoup abordé vu que j’ai interviewé beaucoup d'artistes féminines - j’ai d'ailleurs une rubrique dans le Belmondo qui s'appelle Girl Boss et une thématique qui revenait beaucoup dans mes discussions c’est qu’il y avait beaucoup d’inégalités de représentation d'artistes féminines dans les line up et dans la scène musicale en général. Et comme je suis féministe et que j’ai envie de travailler dans la musique, quitte à essayer de lancer un concept autant le faire avec une thématique qui me parle.

C'est le genre d'événements qui fait bouger Bruxelles et les choses et d’une façon naturelle, ça rentre parfaitement dans la vibe, en programmant des artistes dans le court du temps, comme Blu Samu, mais également avec le choix du lieu le Kumiko. Vous aviez une volonté dès le début d’être un acteur de la vie nocturnes bruxelloise cool ?

L : Je sais pas si c’est nous qui avons développé les artistes qui ont joué avant, je pense qu’on les a juste eu au bon moment, par contre je sais que ce qu’on veut amener maintenant, grâce au Beurs et aux sessions prochaines plus commencer à faire découvrir aux gens notre milieu, ce qu’on aime, tout en restant dans la thématique Psst Mademoiselle. On travaille pas qu’avec des femmes par contre, c’est un homme, un pote à nous qui va faire la vidéo à la prochaine session, pareil pour la scénographie.

S : Ouais et les logos c’est un duo mixte qui l’ont fait, on est inclusif pas exclusif, si quelqu’un veut participer au projet, qu’il soit mec ou femme on va pas dire non, si il veut participer au projet c’est qu’iel est motivé et intéressé.

L : On a voulu mettre la scène féminine à l’honneur car elle n'est pas assez représentée dans le monde, et après y’a eu la vague #metoo qui nous a fait un déclic.

S : C’est sur c’est un mouvement qui a fait beaucoup parler et on a beaucoup parlé de tendance car c’est omniprésent... Après y'a deux types de tendances, ici ça fait changer les choses, c'est pas fini. 
Corella pour la 9e session de psst mademoiselle

Vous avez commencé dans la cave du Kumiko - c’était un choix stratégique vu leur emplacement et leur popularité ou plutôt parce que c’était les seuls/premiers qui vous ont accueillis ?

L : Un peu des deux, c’est un endroit où on sortait, où on a toujours aimé la programmation musicale et ils nous suivaient financièrement. On avait pas de sous pour injecter financièrement des artistes donc on a fait un partenariat avec eux vu que le directeur artistique est cool. Il adorait le concept donc il nous a suivi.

S : Ouais et y’a le concept qui est intimiste, c'était notre premier event, on savait pas à combien de personne s'attendre même si notre première session c’était un choix plutôt sûr, vu qu’avec Blu Samu on savait que du monde allait venir. D’ailleurs, on en a profité car on voulait la faire venir et on savait qu’après ça allait être impossible et hors de prix. Le Kumiko remplissait plein de cases : c’est chaleureux, c’est pas trop grand, le gars qui s'occupe de la progra est géniale et c'est un endroit où tu sais que y’a toujours du monde, comme y’a toujours des gens qui viennent boire un verre, tu attires un public qui n’était pas forcément au courant que t'avais ta session.

Y’a eu 5 sessions au Kumiko, puis cet été vous avez été au Woodpecker et la vous entrez au Beurs. Comment on passe du Kumiko au Beurs ?

S : En envoyant un mail quoi aha je pense que le concept a quand fait pas mal parlé de lui dans la presse, apparemment le programmateur du Beurs était là à la première session mais il a pas réussi à rentrer car il y avait trop de monde, donc les gens en ont entendu parler, les line ups ont plu donc quand on s’est lancés et qu’on a proposé au Beurs, ça s’est bien passé.

L : Ouais on visait le Beurs qui revenait souvent, on en visait quand même 4 ou 5 mais le Beurs sortait du lot.

C’est un partenariat plus en long terme que le Kumiko ou c’est juste pour la saison ?

S : On est pas fermés, on va continuer à bouger et à faire des salles différentes, à toucher d’autres gens.

L : Etre itinérant c’est pas mal aussi, ça permet de toucher du public différent et des genres différents.

S : Ca nous permet d’avoir une programmation plus éclectique, si on reste attaché à un endroit les gens vont s’attendre à un même type de soirée a chaque fois et c'est pas le but, on veut pas être une soirée hip hop ou électro. On essaye de booker des gens dans tous les styles.

Par rapport à vos objectifs du début vous en avez coché pas mal ?

S : Je m’attendais pas à ce qu’on soit au Beurs aussi rapidement

L : On se fixait un an au Kumiko

S : Après l’été au Kumiko ils font pas d’event comme il fait trop chaud donc ça nous a un peu poussé ailleurs.

C’est quoi votre rapport aux scènes locales ?

S : On va souvent a des petits events, hier on est allé voir Ana Diaz au Volta : on essaye de découvrir des petits talents d’ici. Et avec les grosses soirées au Beurs on amène des artistes internationaux puisqu’on a un plus gros budget et qu’on peut se le permettre. Mais soutenir la scène locale c'est super important, on a plein d'artistes et la vague du rap belge a permis d’ouvrir plein de portes à d’autres artistes autours et c'est cool qu’il y ai une scène à représenter.

L : La scène belge évolue grâce au rap et à sa médiatisation, ça a permis de faire découvrir d'autres talents donc c'est bien d‘arriver à faire bouger Bruxelles. 
Miss Angel lors de la 9e session psst mademoiselle au Beurs

Miss Angel lors de la 9e session psst mademoiselle au Beurs
 Crédit photo : Elena Majecki

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